A la suite de la transmission au MINFOF d’un rapport conjoint de dénonciation des activités d’exploitation forestière présumées illégales dans les forêts du domaine nationale (FDN) des villages Ngwei et Mapubi, produit par les organisations SUHE[1] et PAPEL[2] suivant l’approche du Système Normalisé d’Observation Indépendante Externe (SNOIE), une mission de contrôle de la Brigade Régionale du MINFOF du Littoral, a été réalisée au mois d’octobre 2019 sur les lieux de la dénonciation.
Au cours de la mission de contrôle, les faits présumés illégaux dénoncés dans le rapport sus-mentionné ont été avérés.
Les contrôleurs de l’administration forestière ont au cours de cette mission, procédés à des saisis de bois exploités frauduleusement. Ainsi, c’est un total de 428, 108 m3 de bois qui ont été confisqués par l’administration forestière. Ces bois frauduleusement exploités étaient constitués de 11 billes d’Ekop beli (Monopetalanthus letestui) d’un volume total estimé à 107,710 m3 ; 903 pièces de débités d’Ekop beli d’un volume total estimé à 64,66m3 et 16 billes de bois d’essences diverses non débardées d’un volume total estimé à 255,738 m3.
La mission d’OI réalisée par SUHE et PAPEL a été déclenchée à la suite d’une alerte Forestlink[3] en date du 06 au 10 août 2019. Cette mission d’investigation avait permis à l’équipe d’observer plusieurs indices d’illégalité. Ainsi, il avait été documenté sur le chantier en exploitation :
– Quarante-quatre (44) souches non marquées parmi lesquelles 28 souches d’Ekop Beli, 09 souches de Bilinga (Nauclea diderrichii) et 07 souches d’Azobé (Lophira alata) ;
– Dix (10) billes non débardées près de leurs souches parmi lesquelles 03 billes d’Azobé, 04 billes de Bilinga et 03 billes d’Ekop Béli pour un volume total estimé à 138.074m3;
– Trois (03) parcs contenant onze (11) billes d’Ekop Beli ne portant aucune marque cubant 146.233m3 ;
– Deux cent-quarante-huit (248) pièces d’Ekop Béli cubant 17.433m3 débitées à la tronçonneuse ;
– Trois (03) campements ayant abrités l’équipe de sciage à la tronçonneuse de bois débités et un engin (bulldozer) camouflé en forêt utilisé pour l’exploitation forestière industrielle.
Au cours de la mission de contrôle de l’administration forestière et de la mission d’OI les auteurs présumés de cette exploitation forestière illégale n’ont pas pu être identifiés. Cependant les témoignages recueillis lors des entretiens au cours de la mission d’OI accablent divers acteurs relevant des chefferies traditionnelles, de l’administration locale et des individus des communautés villageoises pour complicité. De l’analyse des faits observés au cours de la mission de contrôle et de la mission d’OI, les auteurs sont engagés dans une exploitation non autorisée dans la Forêt du Domaine national (FDN) en violation des dispositions de l’article 53 de la loi forestière du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche; faits réprimés par l’article 156 (3) de la même loi.
[1] Terre et Ressources pour le Développement Durable
[2] Programme d’Appui à l’élevage et de Préservation de la biodiversité autour des aires protégées au Cameroun
[3] «Forestlink est un système de suivi en temps réel (STR) permettant aux communautés, quel que soit l’endroit où elles se trouvent dans le monde, d’enregistrer et de transmettre des informations géo-référencées sur les activités présumées illégales menées dans les forêts»
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